La scission du pays ? Là n’est pas la question !

Posté le 23 novembre 2011

Je réponds ici au sondage de La Meuse de ce mercredi 23 novembre 2011, qui s’épanche sur les négociations de formation d’un gouvernement, et qui pointe une difficulté d’entente entre Flamands et francophones.

 

Il faut rappeler queles partis francophones et les partis flamands ont trouvé et conclu un accord institutionnel qui a été présenté au Roi le 10 octobre dernier. Il ne s’agit donc plus, contrairementà l’idée du sondageassocié à un article « papier » de La Meuse, d’un affrontement nord-sud, mais bien désormais d’un affrontement gauche-droite. Chacun sait que cet échiquier est contestable (qu’est-ce qu’être « de gauche » ou « de droite » ?, sans même parler des clichés affolants selon lesquels le PS défendrait telle frange de la société et le MR telle autre !) et est extrêmement réducteur, mais l’essentiel n’est pas là aujourd’hui : le fait est que, dans les discussions qui étaient encore en cours il y a quelques jours, les négociateurs ne se battaient pas pour les habitants d’Alost ou de Bastogne, mais bien sur les procédures et moyens à mettre en œuvre pour sauver (ou sortir) notre pays d’une crise économique !

 

Ce n’est pas de telle ou telle Région ou Communauté dont il est question ici, mais bien de l’avenir de notre société (à différencier de l’état) ! Quel avenir pour le système social, pour les pensions, quelle fiscalité sur les travailleurs et sur les entreprises, quelle protection pour les chômeurs, quelle éducation pour nos enfants, … bref, les négociateurs, autour du formateur Elio Di Rupo, s’opposent ici, via le budget, sur un modèle de société, sur un programme économique, et non pas sur les relations entre habitants et entités du nord et du sud !

 

Alors que les discussions institutionnelles pouvaient sembler risibles à nos concitoyens, et ont inutilement gaspillé près de 500 jours de notre temps tout en entamant la crédibilité de notre pays, ici c’est du sérieux, et cela mériterait qu’on s’y attarde ! Si l’on avait commencé par le volet socio-économique avant de débattre de l’institutionnel, nos concitoyens auraient trouvé légitime que l’on passe des semaines entières à discuter âprement de tous ces sujets qui nous inquiètent tous.

 

Il n’y a personne, dans quelque parti que ce soit (sauf peut-être la NV-A), pour se féliciter de cet énième arrêt dans les négociations. Chaque citoyen et chaque personne impliquée en politique souhaite que les responsables de tous les partis se retrouvent à nouveau autour d’une table, discutent, s’accordent, concluent et donnent à ca pays un gouvernement qui conduit les affaires et règle les problèmes. Mais pas à n’importe quel prix : redresser les finances de ce pays, assurer la pérennité de notre modèle social, tenter de créer une croissance valable et durable, organiser une société plus respectueuse de l’environnement, cela ne se fait pas à coups de baguettes magiques, et ces grands défis imposent de prendre des décisions réfléchies, rationnelles, et audacieuses !

 

Maxime Degey
Echevin de la Ville de Verviers

 

Pour information : http://www.lameuse.be/regions/verviers/2011-11-22/didier-nyssen-envisage-la-scission-du-pays-qu-en-pensent-les-vervietois-sondage-919413.shtml

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