Roubaix : découverte d’un jumelage du XXIe siècle

Posté le 18 mai 2013

 

Jumelée depuis 1969 à Roubaix, comme à d’autres cités lainières européennes, Verviers n’a plus entretenu de rapports fréquents avec la ville flamande depuis de nombreuses années.

 

En effet, en fait de jumelage, beaucoup de Verviétois retiennent notre proximité avec Arles, entretenue par un comité dynamique, mais ils sont très nombreux à ignorer les autres partenariats liant Verviers à d’autres villes.

 

Cette semaine, Roubaix s’est rappelée à notre bon souvenir. Elle organisait en effet une rencontre avec ses «villes partenaires». Les délégations présentes étaient invitées (tous frais payés !) par la municipalité de Roubaix pour un programme de visites et d’échanges de quatre jours. J’ai été agréablement surpris de la teneur de mon séjour dans le Nord-Pas-de-Calais.

 

En effet, j’ai assisté à ce que doit être un partenariat contemporain entre villes. Chacun sait l’importance que j’accorde au folklore, aux traditions, mais les jumelages ne peuvent plus se limiter à cela, sans quoi ils sont condamnés à disparaître à terme. Au XXIe siècle, et alors que l’Europe se défait, ils doivent être, en plus de la dimension folklorique, un moyen privilégié d’échanger des idées, de créer des ponts économiques et intellectuels, de faire se rencontrer des décideurs et des entrepreneurs. Si un jour la Ville de Verviers décide d’une nouvelle convention de jumelage, celle-ci doit s’envisager dans ces termes : échanges intellectuels, échanges économiques, et folklore.

 

C’est donc véritablement pour travailler que je suis présent à Roubaix jusque ce vendredi soir. D’autant plus que nos deux villes se ressemblent étrangement. Anciennes cités textiles, elles ont toutes deux connu une époque de désindustrialisation difficile dont les impacts grèvent encore leurs performances socio-économiques ; toutes deux connaissent un taux de chômage élevé et toutes deux connaissent quelques difficultés à faire cohabiter harmonieusement des populations très diverses ; toutes deux connaissent des problèmes de mobilité, pour des raisons différentes toutefois.

 

Au-delà de Roubaix, les rencontres avec les autres délégations présentes sont toujours intéressantes et peuvent également mener à l’exploration de certaines pistes.

 

Jeudi, après une visite de la ville lors de laquelle j’ai pu me rendre compte, en effet, des difficultés similaires aux nôtres que connait Roubaix, nous avons assisté à une conférence suivie d’un débat sur une question de politique européenne. En soirée, en raison de la présence d’une importante communauté polonaise à Roubaix et du jumelage avec la ville de Sosnowiec, nous avons rencontré cette communauté et passé la soirée à la Maison de la Polonia.

 

 

Aujourd’hui, le programme m’intéressait particulièrement puisque cette journée est consacrée au textile : nous visiterons les musées communaux, et rencontrerons les responsables des écoles supérieures dont une a un «quartier mode». Il est évident que j’aurai de nombreuses discussions avec les différents acteurs impliqués, et que je chercherai à voir si des synergies sont envisageables. Après tout, c’est l’occasion rêvée de relancer un jumelage ! Ce soir, enfin, aura lieu la cérémonie lors de laquelle je remettrai au nom du Bourgmestre et des Echevins, les cadeaux de la Ville de Verviers au Maire de Roubaix.

 

Si ces deux journées furent très sérieuses, il y a toujours des occasions de rigoler. Ainsi, je ris encore des visages des représentants de Qabatiya (Palestine) lorsque ceux-ci ont découvert le célèbre Maroilles ! Cela vaut de l’or ! Nul doute que certaines de nos spécialités locales feraient «tiquer» également certaines personnes à la culture et aux habitudes alimentaires très différentes. Oui, c’est ça aussi un jumelage !

 

Un qui ne rigolera pas, en revanche, c’est l’échevin des Finances de Covilhã (Portugal) : la ville est en proie à des inondations, et le maire a passé tout son séjour au téléphone pour régler les problèmes à distance !