Réflexions sur l’enquête du Soir sur la sécurité dans les villes belges

Posté le 14 août 2012

Chacun connaît cette fameuse phrase : « On peut faire tout dire aux statistiques ». L’enquête du Soir de ce 14 août dévoile un classement de l’insécurité, basé sur le nombre d’infractions constatées entre 2005 et 2011, et révèle également la progression, positive ou négative, de ce nombre d’infractions constatées dans une commune donnée.

 

Si j’ai un bémol principal à adresser à cette enquête, et Le Soir le mentionne lui-même, c’est que ces chiffres bruts sont globaux, c’est-à-dire qu’ils englobent sans aucune distinction et sans aucune précision, toutes les infractions recensées (et constatées !) sur le territoire des communes : contraventions, délits, et crimes. Ainsi, le journaliste précise bien que cette étude est un « indicateur imparfait ». Il est en effet très différent, pour la population, de vivre dans une commune où beaucoup de contraventions sont commises (infractions au code de la route, tapage nocturne, …), ou dans une ville où les délits et crimes sont monnaie courante (agressions physiques, vols, meurtres…).

 

Nonobstant le bémol adressé ci-dessus, cette étude a la qualité de nous rappeler que la sécurité est un des fondements de notre société, et que chacun doit pouvoir vivre, se déplacer, où bon lui semble et en toute sécurité. C’est là un droit fondamental de base, que l’autorité publique doit assurer aux citoyens.

Ces dernières années, les autorités verviétoises ont mis l’accent sur la re-dynamisation et l’embellissement de la ville. Il va sans dire que sans une sécurité effective et un sentiment de sécurité, tous ces beaux efforts seraient réduits à néant.

 

Ainsi, pour régler le problème de la sécurité / de l’insécurité à Verviers, nous devons nous atteler à deux niveaux :

– La sécurité en tant que telle. Verviers n’est pas Chicago, n’exagérons rien, mais on ne peut nier qu’il existe de sérieuses poches de délinquance dans notre ville. Petite, moyenne, et grande criminalité existent chez nous, ce qui n’est pas normal pour une ville de notre envergure.
La petite criminalité est un fléau, une maladie discrète mais insidieuse, qui met en péril la bonne santé de notre ville. Pour l’endiguer, un réseau dense de caméras de surveillance, et le travail de brigades d’intervention rapide « trio » sont de bons outils.
Moi qui vit en centre-ville, je vois également d’un bon oeil la présence de forces de l’ordre dans un créneau horaire sensible : 18 heures – 22 heures, et grâce à laquelle présence une activité économique pourrait reprendre dans le centre.
Certes, cela demande des moyens importants. Et pas qu’au niveau de l’organisation de la police ; la justice doit également pouvoir suivre pour pouvoir infliger des punitions justes, appropriées et efficaces à tous les délinquants. Mais l’on dépasse ici le cadre des compétences communales.

– Le sentiment d’insécurité, qui est réel au sein d’une large frange de la population verviétoise, et que certains responsables politiques minimisent ou préfèrent ignorer ! Le sentiment d’insécurité, à Verviers, est le résultat de nombreux facteurs, dont un qui me concerne au premier chef : la propreté publique ! Une ville sale, renforce le sentiment d’insécurité : tags, poubelles pleines, crasses à terre, …
Divers outils s’offrent à nous pour résoudre ce problème de sentiment d’insécurité, outils que vous connaissez puisque je les mentionne régulièrement, mais rappelons également que la propreté de notre ville est du ressort de chacun ! Certes, reconnaissons dans la foulée que les efforts de la plupart sont minés par l’indifférence des autres.
Autre élément important pour combattre le sentiment d’insécurité : l’animation générale du centre ! Plus encore que la saleté, rien n’est plus insécurisant que le vide, qu’une ville « morte ». Il faut permettre au centre de vivre davantage, en journée, en soirée, le dimanche. Le piétonnier doit répondre à ce besoin. C’est un (bon) début, mais le chemin est encore long pour tirer un bilan satisfaisant du reste de la ville.

 

La sécurité reste une toute grande priorité du Mouvement réformateur. C’est un combat de longue haleine, jamais achevé, mais il s’agit d’une des missions de base des autorités communales. Voilà pourquoi nous y portons toute notre attention.

 

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